Réfugiers économiques

J'ai eu ce matin une discussion avec une connaissance sur le sujet de l'asile politique. Cette personne me disait qu'elle trouvait "dégueulasse" que des réfugiers économiques se fassent passer pour des réfugiers politiques dans le but d'entrer en Suisse. Et là j'étais pas d'accord

Quels autres choix ont les réfugiers économiques? Aucun cadre n'est prévu pour eux. Ils peuvent venir comment :
-mariage blanc
-visa durée indéterminé puis illégalité
- se faire passer pour un réfugier politique
...autre (quoi?, je ne suis pas spécialiste)

Donc pourquoi ne pas créer un cadre pour permettre des entrées (légales...) pour des personnes qui recherchent une vie meilleure?

Mon idée :

Concilier aide au développement et immigration.
Par exemple en créant un statut de travailleur qui viendrait pour une durée déterminée avec un projet dans son pays. Il viendrait pour financer quelquechose de bien précis (création d'une entreprise, atelier, école...) et cela faciliterait son retour. (il pourrait vivre de l'activité crée). On sait en effet que les pays les plus pauvres ont besoin de ces réfugiers car ils sont une source de financement de leur pays... Et ben là, on prendrait en compte cette réalité au lieu d'être aveugle à la pauvreté environnante.

En fait cela reviendrait à créer un cadre légale à une situation qui existe déjà dans les faits.

Vous en pensez quoi : bonne idée ou j'ai encore trop bu de boisson à l'édulcorant de synthèse?

L'idée vaut la peine d'être étudiée selon moi. J'y songe cette nuit et je reviens.

c'est pas que l'idée en soi est mauvaise, c'est juste qu'elle ne réponds pas au problème des réfugiés économiques.

Je trouve également ahurissant que tu mettes dans le même panier réfugiés économiques, mariage blanc et sans papier. Au risque de choquer, je ne pense de loin pas qu'un réfugié économique soit là dans le style "je me sacrifie pour faire vivre ma famille à l'étranger"

Je pense que le choix d'être sans papier ou réfugier descend directement de la motivation a venir en Suisse.

A mon sens, elle ne répondra pas plus au problème des sans papier. Le projet de loi visant a instauré la régularité pour les sans papier montre bien ses limites. Elle fixe un salaire minimum, qui ne résoudra pour ainsi dire pas le 1/10 des sans papiers. L'existance également des chèques services, la possibilité d'être au "gris" plutôt qu'au noir. La favorisation des permis de séjour pour les européenns, c'est pas qu'il n'existe rien visant a diminuer le problème.

Dans ton idée, encore une fois elle ne s'adresse qu'à une petite catégorie de personne, simplement le fait d'avoir besoin d'un projet sur un long terme. Le financement 0 interêt par terre des hommes sert justement à ça, alors pourquoi venir en suisse pour financer leur projet ?

Fro a écrit:

Je trouve également ahurissant que tu mettes dans le même panier réfugiés économiques, mariage blanc et sans papier.

Pourquoi?

Fro a écrit:

Au risque de choquer, je ne pense de loin pas qu'un réfugié économique soit là dans le style "je me sacrifie pour faire vivre ma famille à l'étranger"

Pourtant dans le milieu africain c'est très courant. On envoie un fils à l'étranger pour qu'il finance la famille depuis l'extérieur. De là à dire qu'il se sacrifie... non vraiment pas, c'est pas le bagne chez nous!

Fro a écrit:

Dans ton idée, encore une fois elle ne s'adresse qu'à une petite catégorie de personne, simplement le fait d'avoir besoin d'un projet sur un long terme. Le financement 0 interêt par terre des hommes sert justement à ça, alors pourquoi venir en suisse pour financer leur projet ?

C'est vrai il y a des ONG qui proposent des prêts taux 0 mais il y a quand même cette réalité des réfugiers économiques. Mon idée c'est simplement de prendre note qu'ils existent et qu'ils utilisent des moyens détournés et illégaux pour séjourner ici. Donc je pense qu'il serait moins hypocrite et plus humain de créer un cadre légale à cette situation.

Les réfugiers économiques viendront qu'il y ait un cadre légal ou pas... Donc autant avoir une politique concrête les concernant et mieux gérer cette immigration. En posant dès le départ la question du retour celui-ci sera facilité et on évitera un certain nombre de cas de refus de retour au pays au profit de l'illégalité.

supernana a écrit:

Fro a écrit:

Au risque de choquer, je ne pense de loin pas qu'un réfugié économique soit là dans le style "je me sacrifie pour faire vivre ma famille à l'étranger"

Pourtant dans le milieu africain c'est très courant. On envoie un fils à l'étranger pour qu'il finance la famille depuis l'extérieur. De là à dire qu'il se sacrifie... non vraiment pas, c'est pas le bagne chez nous!

le notion sacrifice était plutôt l'image
oui mais je me plante peut-être complètement mais j'avais le sentiment que ceux là étaient les travailleurs au noir et que le réfugier économique était celui qui venait pas pour sa famille restée au pays mais dans une idée générale plus personnelle. Bref la bête image entre le travailleur et le profiteur. Je les vois pas tellement interchangeable. Par exemple, connais une africaine qui a épousé un blanc très fortuné qui continue de faire de la garde d'enfant parce que c'est son indépendance, sa fierté. Elle part faire son baby sitting en jaguar. Je l'imagine assez mal dans un rôle de réfugier économique. Comme les sénégalais (les fameux vendeur de plage) je ne les imagines pas en train de quémander l'asile pour gagner leur vie.

Maintenant oui, je suis d'accord sur le principe de légaliser au maximum le problème de l'illégalité des travailleurs au noir.

supernana a écrit:

Donc pourquoi ne pas créer un cadre pour permettre des entrées (légales...) pour des personnes qui recherchent une vie meilleure?

Il y a déjà plétore de dispositions et de traités.

Ce n'est pas parce que on ne laisse pas rentrer tout le monde que les lois n'existent pas.

Maintenant, quant à savoir s'il faudrait élargir et assouplir, c'est une autre affaire.

Si le critère est: je pense que je peux mieux vivre dans ce pays que dans celui où je suis, je ne suis pas sûre qu'il convienne...

Sioban a écrit:

supernana a écrit:

Donc pourquoi ne pas créer un cadre pour permettre des entrées (légales...) pour des personnes qui recherchent une vie meilleure?

Il y a déjà plétore de dispositions et de traités.

Pour les réfugiers économiques? Ah bon lesquels?
Si c'était vrai je ne pense pas que les gens seraient désespérés au point de risquer leur vie pour venir. Enfin cela doit dépendre du pays d'origine...

Je parle de la loi sur le séjour et l'établissement des étrangers notamment.

Effectivement, le terme de "réfugié économique" n'existe pas.

Un lien pour ceux que ça intéresse :

http://www.ne.ch/neat/site/jsp/rubrique/rubrique.jsp?StyleType=marron&DocId=11170

Sinon juste pour l'anecdote tout dépend de quel pays on vient... Pour certains pays, les possibilités sont très restreintes.

Mon mari est Guinéen et nous avons voulu faire venir son petit frère pour étudier à l'Université. Nous remplissions toutes les garanties demandées.
Et pourtant REFUS. On nous a gentiment fait comprendre de ne pas insister : la Suisse ne veut plus d'étudiants congolais et guinéens (c'est ce que l'on nous a dit, "vous savez pour cette origine même en remplissant toutes les conditions vos chances n'atteignent pas les 5%".) Merci pour eux.

Près de 165.000 signatures ont été déposées hier à Berne contre les révisions du droit d'asile et des étrangers. Les référendaires estiment que les textes violent la Constitution et le droit humanitaire
En trois mois, le référendum sur le droit d'asile a obtenu plus de 90.000 signatures valables et celui sur le droit des étrangers plus de 74.000 (il n'en fallait que 50.000). Plus de 10.000 ont été recueillies à Neuchâtel, un record par rapport au nombre d'habitants. Quelque 180 organisations s'étaient mobilisées et le resteront jusqu'au vote, en principe en septembre.
Avant le dépôt des signatures à la Chancellerie, la «Coalition pour une Suisse humanitaire» et le «Comité 2 x Non» ont justifié ce double référendum par le fait que «la ligne rouge a été franchie». Les deux révisions votées par les Chambres fédérales, disent-ils, violent la Constitution et le droit international. Le durcissement opéré est jugé inacceptable.

Un non-sens total
Dans le nouveau droit d'asile, on n'entre plus en matière si le requérant ne présente pas de pièce d'identité, ce qui est un «non-sens» s'il est réellement persécuté. Ensuite, tous les requérants se voient refuser l'aide sociale (même après une procédure ordinaire). L'aide d'urgence subsiste mais elle devra être réclamée, dans une situation de détresse prouvée. A côté du statut de réfugié proprement dit, l'admission humanitaire disparaît. Elle fait place à une admission provisoire limitée aux cas graves, avec regroupement familial après trois ans seulement. Quant à la détention dans un but de renvoi, elle peut durer jusqu'à deux ans (un an pour les mineurs): un simple refus de partir est ainsi traité comme un acte criminel. Le nouveau droit des étrangers, lui, concerne les ressortissants des pays non membres de l'Union européenne (pour les pays membres, la réglementation se trouve dans l'accord de libre circulation). Objectif: limiter l'accès aux personnes hautement qualifiées. Pour les autres, on retrouve les mêmes mesures qu'en droit d'asile (détention jusqu'à deux ans).

Regroupement familial
En outre, le regroupement familial est restreint: si les enfants ont plus de 12 ans, ils doivent venir dans un délai d'un an. Et le permis C (d'établissement) ne sera plus délivré automatiquement après dix ans de séjour. Quant aux employeurs qui engageront des travailleurs au noir, ils ne risquent pas d'être exclus des appels d'offres publics. /FNU
François Nussbaum

Extrait de l'Express du 07.04.2006

supernana a écrit:

Quant aux employeurs qui engageront des travailleurs au noir, ils ne risquent pas d'être exclus des appels d'offres publics

Vive l'hypocrisie! Les réfugiers économiques, tout le monde sait très bien qu'il y en aura toujours. La différence réside dans la façon dont ils seront traités...

j'entendais il y a quelques mois (lors de la visitte du dalai lama en suisse, je crois) a la radio je ne sais plus quel mec de l'economie, dire (je paraphrase) " de toute facon, meme s'ils se fachent un peu, les chinois ne nous laisseront pas tomber, puisque nous somme le pays d'europe le plus liberal, chez nous c'est tres facile de renvoyer quelqu'un"
pour lui, non-respect, abus de pouvoir et exploitation devraient etre les nouvelles valeurs et fiertes suisses

hihihi a écrit:

pour lui, non-respect, abus de pouvoir et exploitation devraient etre les nouvelles valeurs et fiertes suisses