Mode et éthique

La mode doit-elle se soucier de l'éthique?

L'anorexie mentale est une maladie fréquente depuis que les mannequins sont des poids plumes...
Les professionnels de la mode, presse féminine, publicité... ont-ils une responsabilité vis à vis des effets pervers de l'uniformisation de la "beauté"?

"Les cas d’anorexie mentale sont en augmentation dans le monde occidental. Cela se vérifie dans tous les pays européens, au États-Unis et au Canada, au Japon, dans les populations blanches d’Afrique du Sud. Par exemple, en Suède, la morbidité de l’anorexie mentale, évaluée à 0,24 pour cent mille habitants avant 1950, monte à 0,45 entre 1950 et 1960. Dans l’Etat de New York, elle aurait presque doublé entre 1970 et 1980, passant de 0,35 à 0,64. Selon les études, l’incidence (nombre de nouveaux cas par année ) de l’anorexie mentale serait de un cas pour cent adolescentes en 1980 à un pour cinq cent cinquante en 1970.On ne trouve à l’opposé guère de cas d’anorexie mentale en dehors de la sphère occidentale, ainsi qu’en témoignent diverses études en Nouvelle Guinée, en Alaska chez les populations esquimaux, ou en Inde, qui ne relèvent qu’un nombre de cas négligeable."

Trouvé sur Unine.ch

"Une étude statistique récente (1997) montre qu'en Suisse 1 à 2 % de la population, essentiellement féminine, souffre d'anorexie, et 5 à 8 % de boulimie."

"Les causes des troubles des conduites alimentaires sont nombreuses. Elles peuvent être d'origine physiologique et psychologique ou liées à l'environnement affectif. On peut citer aussi le rôle de la société, en l'occurrence la société occidentale qui est la plus touchée. Une société qui se caractérise par l'abondance de la nourriture aisément accessible, et pour qui la minceur est une condition de la réussite sociale, et aussi un gage de moralité et d'éternelle jeunesse."

Extrait site Fondation Louis Jeantet

Issu d'un site sur les défilés de mode

Maryline en maillot de bain...

maryline elle est trop trop trop belleuuuu
je t'aimeuu maryline

Je suis pas convaincue entre le lien de l'anorexie/boulimie et l'effet de mode sur la population générale.

Par contre l'utilisation de mannequin anorexique et la demande pour ce type de femme fait plutôt froid dans le dos, soyez malade pour bosser...oui là il y a sans aucun doute un effet...et je pense que le service de la santé devrait se positionner face à cela.

Fro a écrit:

Je suis pas convaincue entre le lien de l'anorexie/boulimie et l'effet de mode sur la population générale.

Et bien je pense que c'est tout à fait lié! Il n'y a pas si longtemps ces maladies étaient rarissimes. Aujourd'hui combien de femmes peuvent jurer (honnêtement hein...) qu'elles n'ont jamais fait de petites crises de boulimie en craquant lors d'un régime?

Il s'agit d'une maladie mentale on est d'accord mais l'idéal de minceur a un rôle dans le déclanchement de la maladie qui commence presque toujours par un petit régime!

J'avais vu un reportage sur je ne sais plus quel pays où la mode est aux grosses femmes. (c'est pas mieux d'ailleurs). Et bien j'en suis sûr que le taux d'anorexie mentale là-bas doit être spectaculairement bas!

Petit rappel historique: les canons de la beauté d'une socitété sont toujours contraires à l'apparence de la classe défavorisée.

A la renaissance, les récoltes sont mauvaises, les paysannes passaient leur temps aux champs, étaient maigres et avaient le teint buriné, les muscles secs. Les canons de la beauté étaient donc des femmes voluptueuses avec le teint très clair et sans muscles, que seules les dames de la noblesse pouvaient s'offrir.

A l'ère industrielle, les femmes travaillent en usine, assises, mangent bien assez à la cantine, mais mal. Elles sont donc blanches, rondes et moles. Les canons de la beauté sont donc un corps svelte, sculpté et bronzé, commes seules les stars peuvent s'offrir toute l'année durant.

Par contre, jamais l'image n'a autant pesé que dans notre société. Et l'image de la femme "parfaite" influence forcément le regard des hommes et des femmes sur la femme "normale" ou "moyenne".

Les troubles alimentaires apparaissent le plus souvent à l'odolescence ou le début de la vie adulte. Or il semble que le manque relatif de repères et les doubles contraintes imposées aux femmes (carrière + enfants par ex) rendent ce passage d'autant plus difficile. Ne pouvant tout réussir (sport, carrière, loisirs, amour, volontariat, développement perso...) les femmes se sentent incapables, se dévalorisent, dépriment, n'aiment plus ce qu'elle sont, l'image qu'elles se renvoient, et focalisent sur l'apparence physique sur laquelle on insiste depuis leur tendre enfance.

d'un côté je suis d'accrod sur l'effet "mode", car il me semble qu'on puisse dire qu'une époque peut avoir sa "maladie spécifique".
--> qui a plus entendu parler des hystériques de Freud?
les mannequins - et surtout le monde de la mode et les choix qui sont faits - contribuent à donner des repères et des modèles malsains, je suis d'accord.
les médias aussi continuent de diffuser ces images, qui s'ancrent plsu facilement dans les mentalités et deviennent des modèles à suivre pour les gens qui cherchent des repères comme par ex les ados.
aujourd'hui il y a aussi les sites comme "proana" qui contribuent à diffuser le message, et à mettre en contact ces personnes, avec des effets totalement negatifs.

de l'autre côté, il a été etudié que plus un professionnel se spécialise sur un sujet, sur une maladie, plus il aura tendance à le voir, à le detecter, à le diagnostiquer.
il faudrait se demander si toute cette attention dediée au phénomène n'aurait pas comme effet pervers une sorte de "valorisation" et de faire par conséquent augmenter le taux de personnes souffrant de cette maladie.
comme pour les hysthériques de Freud.

les anorexiques ne sont toutefois pas une "invention" de notre époque, certaines réligieuses dans le passé suivaient un mode de vie qu'aujourd'hui nous qualifierons d'anorexique.

je crois que il ne s'agit pas simplement d'un effet de mode et d'imitation (une personne avec un certain équilibre ne devient pas anorexique parce qu'elle veut ressembler à kate moss, je pense), mais je suis d'accord si on part du principe qu'une personne qui souffre a plusieurs moyens de l'emprimer aux autres, et que l'anorexie est un moyen plus "visible" et plus "valorisé" que d'autres aujourd'hui.

judicieux raisonnement vaniglia!
j'aime beaucoup ce que tu dis.