Peut-on tout faire au nom de l'Art ?

Peut-on tout faire au nom de l'Art ?




http://www.lematin.ch/nwmatinhome/nwmatinheadactu/actu_suisse/une_tete_de_bebe_greffee.html





Est-ce de l'art ? pour moi NON.

Est-ce beau ? Non.

Est-ce choquant ? Oui.




Parfois, oui, la censure est nécessaire

Édito

MELINA SARGENTI
07 août 2005






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» Une tête de bébé greffée sur un corps de mouette!



Il n'y a rien de plus insupportable dans notre société actuelle que le politiquement correct. Rien de plus détestable que tous ces spécialistes ès «je-sais-tout» qui passent leur temps à nous expliquer ce qu'il faut dire, manger, de quoi rire, comment conduire, où fumer... La censure est partout. Il ne se passe pas un jour sans qu'un bien-pensant ne s'insurge contre un écrivain, un humoriste, un journaliste, un artiste.

Mais lorsque, sous couvert d'art, on exhibe la tête d'un bébé greffée sur le corps d'une mouette, c'est stop. Décence et respect, vous connaissez?

La plastination du célèbre Dr Von Hagens était déjà une mise en scène morbide, tout particulièrement lorsqu'on a appris que la majorité de ses cadavres ne venaient pas de donneurs consentants mais bien de condamnés à mort chinois.

Dans le cas de l'«oeuvre» de Xiao Yu exposée au Kunstmuseum de Berne, le symbole est encore plus écoeurant. Il n'y a en effet aucune motivation, ni scientifique ni anatomique, pas plus qu'artistique. L'argument de la différence entre les cultures occidentale et orientale ne semble être là que pour servir la direction du musée de Berne. Sous prétexte de faire découvrir à la Suisse une Chine différente, elle ouvre ses portes à des créations nauséabondes et racoleuses. Ce petit être conservé dans le formol, et le scandale qui s'annonce, ne manqueront certainement pas d'apporter au Kunstmuseum son lot de curieux. Et c'est bien ça le plus grave.

Quoi que l'on pense de la vie après la mort, une telle théâtralisation n'est rien d'autre qu'un divertissement et du voyeurisme macabre. Ainsi, parfois, oui, la censure est nécessaire.

© Le Matin Dimanche

Non on ne peut pas tout faire!!! c'est choquant pour moi là cela mérite la censure !!!

c'est effectivement insupportable comme image...... j'approuve totalement ce valaisan. j'espère que cela donnera quelque chose !

G.

Gallia a écrit:

c'est effectivement insupportable comme image...... j'approuve totalement ce valaisan. j'espère que cela donnera quelque chose !

G.

IDEM
c'est vraiment choquant de faire cela

Personnellement je pense que l'art a un message a faire passer à quelque part. Et là je comprends pas le message.

J'ai passé l'année dernière deux mois en Chine et bien sur différence culturelle il y a. Mais je ne suis pas sure que les chinois eux-meme apprécie ce genre d'Art. Faudrait que je demande à mes amis, tiens. Bonne question.

J'aimerais bien connaitre aussi l'origine de cette tete, savoir si elle a été sacrifiée à l'oeuvre.

Personnellement, avec ma culture d'européenne, je dirais que je n'apprécie pas ce genre d'Art, si s'en est. Mais je me demande si c'est parce que je m'imagine par exemple que ce bébé est le mien? Ou aurais-pu l'etre. Une sorte de compation par que le bébé est quelque chose qui me parle intimement. Je fais un racourci en pense aux tetes coupée et racourcies des Jivaros. Là on le sait, ces tetes sont tombées sous les machettes. Mais elles me choquent moins. Parce que je n'ai pas la meme relation envers un jivaro (ou un explorateur perdu) qu'un bébé. OU parce que ça existe depuis plus longtemps. Je sais pas, je m'interoge.

Citation :

Il n'y a en effet aucune motivation, ni scientifique ni anatomique, pas plus qu'artistique.

S'il avait été écrit "je n'y vois aucune dimention artistique", je pourrais entrer en discussion. Mais une personne qui se croit plus capable que l'artiste et le directeur d'exposition de juger si démarche artistique il y a, ça me fait juste marrer.

Quand Duchamps a exposé un urinoir ou une roue de vélo sur un tabouret, personne ou presque n'a compris. Quand Picasso a commencé le cubisme, on l'a pris pour un fou. Bcp de gens continuent à dire qu'un enfant de deux ans peut faire pareil. Le Sacre du Printemps a été hué et à la fin de la première représentation du Boléro de Ravel, une personne dans l'assemblée s'est levée et à crié "au fou !". Peu de monde comprend ce qu'il y a derrière les Marylines d'Andy Warhol.

Certes, d'aucun diront que l'art doit être ressenti et non compris. Que l'art, c'est porter un discours sur le monde, et que l'art de la communication, c'est d'être compirs de l'autre. Dans ce cas, l'artiste a échoué. Mais si l'on pense que l'art, c'est ce qui nous intéroge sur le quotidien, nous présente de objets de réflexion en reflétant de manière volontairement distordue notre monde, en nous questionant, l'artiste a réussi.

Certe, il existe des profiteurs du système, des copieurs sans fond qui ne font que profiter du tourbillon cahotique de l'art contemporain pour tenter d'érirer au rang d'oeuvre d'art des copies vides de concepts éculés. Mais je ne pense pas qu'un homme qui travaille depuis 15 ans sur le concept de limite entre homme et animal puisse si vite être clasé dans cette catégorie. Certe, la question de la vrai nature de la tête se pose. Mais la question fondamentale ne devrait-elle pas plutôt être: pourquoi le fait que ce soit une tête d'enfant ou d'animal nous importe tant ? Se la poser, c'est, je pense, commencer à recevoir un peu du message de cet artiste.

L'exposition de plastination, n'en déplaise aux contradicteurs, a une réelle valeur scientifique. Je connais plusieurs médecins qui on pu y observer des choses dont ils n'avaient eu connaissance à ce jour que par les livres.

J'ai surtout envie de poser ctte question: la mort n'est-elle pas notre dernier tabou ?

STEPHI a écrit:

Non on ne peut pas tout faire!!! c'est choquant pour moi là cela mérite la censure !!!

J'ai envie de répondre par une boutade... c'est ton message qu'il faudrait censurer Stephi

Les réactions de vierges effarouchées me font toujours sourir... jaune. On ne sait même pas (encore) le fond de la question. Les intérogations me paraissent bonnes. Mais condamner avant même la fin de l'enquête, est-ce bien pertinent ?


PS: "Je ne suis pas d'accord avec ce que vous avez à dire, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire"... ça ne vous rappelle rien, chers membres de "Polémiquons - Débats et polémiques sans censure" ?

Citation :

J'ai surtout envie de poser cette question: la mort n'est-elle pas notre dernier tabou ?

Mais oui, parlons- en de la mort..........pour moi elle n'est pas tabou, je l'ai côtoyé souvent depuis ma petite enfance.
Enfance j'usqu'a 7 ans en afrique puis le reste dans un petit village en Valais, et ma profession est inf-assistante.

C'est vrai que la mort est considérée de façon différente suivant la société, la culture, la religion que l'on a.

Mais une chose est sûre, partout dans le monde, les morts sont respectés !

Dans le Valais, la religion est très encrée, ainsi que les coutumes et traditions.
Tout petit on assiste à la veillée des morts pendant 3 jours, les gens viennent bénir le corps, boivent un coup, mangent un morceau, discutent etc..........tout de façon naturelle,on ri on pleure.

Arrive le jour de l'enterrement et tout son cérémonial ensuite direction le cimetiére pour les derniers adieux.

Durant tous ces jours les gens, les gosses peuvent commencer le processus de deuil.
A l'heure actuelle, les parents qui vont à un enterrement, n'osent pas prendre leur petit de deux ou trois ans, ils ont peur de les choquer ou je ne sais quoi.
A mon avis ils ont tort car ils auraient l'occasion de parler,de répondre aux questions que se posent leurs enfants.

C'est dans nos pays occidentaux que la mort est un tabou. C'est ici que nous cachons nos vieux, que les gens meurent à l'hôpital à l'EMS,et non à leur domicile comme ils le désireraient si souvent. C'est ici que les médecins considèrent la mort comme un échec et non comme une délivrance en essayant de la repousser parfois même avec acharnement !

Les enfants trés malades ou en fin de vie, n'ont pas de tabou concernant la mort, ils ont juste besoin de la vérité et des réponses à leurs questions.En tant que parents nous n'avons pas toujours les bonnes réponses, mais nous sommes entourés de personnes compétentes qui peuvent nous aider.


Quand vos enfants vous parlent de la mort, quand ils vous posent mille et une question, que leurs répondez- vous ?


Plus tard "mon chéri" là, je suis trop occupée !
(c'est vrai maintenant c'est la carrière qui compte, le boulot avant tout.)

Pas de temps à perdre, à rassurer le Pitchoune, quand il demande ou grand-papa est parti? pourquoi il ne vient plus à la maison depuis plusieurs jours ? ( grand-papa est mort.) mais personne ne le lui à dit.................pas le temps................déjà vu et entendu, mais oui !



J'ai pas fini car je suis en rogne !


La "vierge effarouchée " que je suis à fait un mauvais rêve..........elle vous en fait part..................


Tiens, et si ce dimanche on partait se ballader à Berne au Musée d'histoire naturelle, histoire de se cultiver...............on va bien se marrer, comme disent les genevois.
Pourquois pas ?................et si on allait montrer le " Bébé Mouette " à nos Pitchounets.........................jolie confrontation avec la mort, au fond de son bocal, comme un poisson crevé !

Elle est pas belle la vie ?













ouffffffffffffff mon noeud à l'estomac est parti..............

Ne va pas jusqu'à Berne... ils ont stupidement retiré le bocal. Quand un blanc bec UDC veut se faire de la pub, c'est fou ce que les médias courent !

Pour ma part, oui, je parle de la mort à mon fils. La grand-mère de son meilleur copain est décédée il n'y a pas très longtemps, ça nous a permis d'en discuter. Je lui ai déja dit que ses grand-parents allaient aussi mourir un jour, tout comme sa mman et moi. Il a bien écouté, même s'il n'en avait pas l'air. Mais le soir même, il m'a sorti "je veux pas que grand-papa Pierre il va au ciel, papa !". C'était très touchant. Je lui ai dit que moi aussi je ne voulais pas qu'il meurt. Que quelqu'un qu'on aime qui part, c'est toujours triste. Mais je l'ai aussi rassuré, en lui disant que ça n'arriverait très probablement que dans longtemps, quand il serait grand.

En parlant du passé, je me souviens de mon prof de philo au gymnase, qui nous disait se souvenir des dames pipi de St-François et des corbillard qui passaient sur la place, que tout le monde saluait en enlevant son chapeau. Moi, j'habite à côté des pompes funèbres de la ville, les convois ne sont pas plus repérés par le public que les livreurs de pizza. Autre exemple, une amie est allée à l'enterrement de son grand-père. A la fin de la messe, elle demande "on va comment au cimetière?". Et sa mère lui répond "on va pas au cimetière, il va être incinéré à Lausanne". Grand-père est donc parti pour son dernier voyage seul, en passant par l'autoroute. Etrange...

Hobbes a écrit:

PS: "Je ne suis pas d'accord avec ce que vous avez à dire, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire"... ça ne vous rappelle rien, chers membres de "Polémiquons - Débats et polémiques sans censure" ?

.... Cette dernière phrase me rappelle quelque chose, oui... :D

Je ne crois pas que j'apprésie l'oeuvre artistique, mais bon c'est personnelle. Je ne suis pas sûre qu'elle me dérange tant que cela non plus.

Je me demande si il n'y a pas un besoin de choquer pour faire progresser. Je pense ainsi que même si quelque chose me paraît chocant, ce n'est pas pour cette raison qu'il faut le censurer.

Je trouve d'autres choses beaucoup plus chocantes et malheureusement beaucoup plus répandues, banales, anodines aux yeux de la grande majorité et... absolument pas débatues ou catégorisées dans les choses à censurer...


Pour parler de la mort, je suis d'accord sur le fait que notre société l'a relléguée dans les endroits cachés, qu'elle ne tient plus à la voir, à l'expliquer ou autre, mais c'est un autre débat qui mériterait son propre post...

Quant à moi, je l'ai déjà dit, j'ai emmené ma fille d'un an aux funérailles de sa grand-mère, ma mère. C'était pas facile évidemment, mais je trouvais qu'il était important pour elle d'avoir participer, même si elle n'en aurait pas de souvenir conscient. On lui reparle d'elle, de temps en temps, quand l'occasion se présente (on n'entretien pas un mythe autour de la défunte) et je sais que nous reparlerons de sa grand-mère à ma fille, je suis sûre qu'elle sera "contente" de savoir qu'elle était présente aux funérailles et de connaître l'intensité de l'amour qui lui était porté, de savoir qu'elle a été l'une des raisons de se battre de ma maman, qu'elle a été sa force et sa joie de vivre ses derniers mois difficiles.

ca montre bien a mon avis la cruaute avec laquelle nos societes traite les etres sans defense.

dans la rue on entend souvent des adultes s'adresser a leur enfant ou a leur chien de la meme maniere, irrespectueuse et mechante.

j'amene regulierement ma fille dans des expos et si je tombais sur cettte oeuvre avec elle, j'en profiterais pour lui rappeller que jamais elle ne doit accepter qu'on lui manque de respect sous pretexte qu'elle est petite et sans defense.

pour moi cette oeuvre dans une forme choquante d'expressivite, dit une verite sur la societe.
elle parle de la violence que l'on inflige quotidiennement aux plus faibles et que l'on justifie au nom de l'education/ la civilisation/ la science/ dieu / etc.

je la lis comme un appel urgent a la remise en question de chacun d'entre nous pour oeuvrer vers moins de violence et plus de paix.

bisous douceur a tous

Et ton cochon qui rôti, il a choisi d'être là ? ;-)

je comprends le desir de ce valaisan de faire disparaitre ce qui fait trop mal, mais il oublie que ce n'est pas en niant l'existence de la violence qu'on la fait disparaitre.

Hobbes a écrit:

Et ton cochon qui rôti, il a choisi d'être là ? ;-)

j'ai la meme pensee de remerciement pour les salades vertes que je coupe que pour les cochons que l'on a tue pour moi, ou les petite graines qui dans mon assiette ne porteront jamais le fruit pour lesquelles elles sont programmees.
je ne sais pas faire autrement que de manger pour me nourrir.
mais je peux apprendre a communiquer de maniere non-violente mes limites et exigences.