Bon, n'ayant pas grand-chose à faire un attendant une séance qui ne veut toujours pas commencer, je m'attèle à répondre à ce message sur les "sexlibataires".
C'est un peu bateau à dire, mais je crois qu'il y a autant de vies sexuelles de célibataires qu'il y a de célibataires. Il faut donc caricaturer un peu.
Tout célibataire ne l'est en effet pas de la même façon. Il y a celui qui n'a jamais eu de copine, celui qui vient de rompre après 10 ans de vie commune avec son ex, il y a le père de famille tout juste séparé mais pas divorcé, il y a celui qui a eu 10 copines en dix ans, celui qui a couché avec 10 filles en 10 jours et celui qui ne couchera la prochaine fois que dans 10 ans. Parmi eux, il y a celui qui veut se marier dans l'année, celui qui veut des enfants, celui qui veut une Ferrari, celui qui veut sa liberté, celui qui ne veut pas s'engager et celui qui ne sait pas ce qu'il se veut. Il y a celui qui le vit bien, celui qui a honte, celui qui est déprimé, celui qui est trop timide et celui qui ne sait pas lequel de tous il est. Il y a des beaux, des laids, des grands, des petits (non, je ne parle pas de zizis!) de toute origine et de toute profession. Bref, je vais quand même essayer de tirer quelques "grandes lignes" de toute cette diversité, parmi les exemples qui m'entourent. C'est donc forcément une vision partiale et partielle, je ne prétends pas détenir la vérité.
Une chose me frappe quand je vois les célibataires qui m'entourent, c'est la grande variété d'approche face au sexe et au relations. Il y a, en gros, trois types:
- ceux qui attendent le grand amour
- ceux qui recherchent le grand amour
- ceux qui s'occupent en ne croyant plus trop au grand amour
Je ne connais pas très bien la dernière catégorie. Je parlerais donc des deux premières.
Les premiers sont souvent restés assez "petite fille attendant le prince charmant". Chez les filles, se sont surtout des personnes romantiques qui ont de plus reçu une éducation morale assez stricte. Pour elles, pas question de jouer. L'amour est comme une religion, sacrée et précieuse. Elles en pincent bien pour quelques acteurs, le collègue du 6ème et le facteur, mais jamais elles ne le diront. Comme le dit Linda Lemey, les filles seules ont plein de copines et adorent pousser les balançoires des enfants des copines, en disant que leur carrière ne leur permettrait de toute façon pas d'en avoir. Mais ne cherchez pas trop à argumenter sur ce sujet, elles risqueraient de fondre brutalement en larmes. Bref, elles attendent le prince charmant, qui a dû, elles en sont conscientes, faire quelques arrêts en chemin pour s'amuser avec d'autres princesses ou grenouilles. Elles se sentent parfois comme telles.
Chez les garçons, on trouve les fils à maman qui sont toujours en polo et pantalons à pince beige, les obèses qui ne s'assument pas et autres complexés, qui se cachent parfois maladroitement derrière des lunettes Top Gun, une décapotable ou une moumoute. Jamais une fille ne leur a dit être attirée par eux et ils semblent s'être faits à cette idée. Ils semblent ne plus rêver, mais leurs trippes brûlent quand ils entendent les collègues parler de leurs plans cul du week-end passé. Ils essaient de faire des gags cochons pour donner le change, mais il est évident pour tous qu'ils n'ont rien d'autre dans la vie que le job d'ingénieur et les dîner du dimanche chez maman.
Bref, ces célibataires là ne sont pas très actifs, sexuellement parlant.
Dans la deuxième catégorie, le mode d'interaction typique peut être résumé par une petite histoire. Paul et Léa se sont croisés dans une soirée. Paul a trouvé Léa très sexy, Léa a trouvé que Paul avait un certain charme et beaucoup d'humour. Comme ils étaient les deux en train de terminer une histoire un peu confuse chacun de leur côté, ils n'avaient pas trop la tête à draguer. Et Paul est certain que Jean lui avait dit qu'elle était casée. Bref, deux mois passent avant qu'ils ne se rencontrent une nouvelle fois à un pic-nic. Là, ça flirt tout de suite plus. Dans la façon ont Paul fait des bouchons à Léa, on voit bien qu'elle lui plaît. A la façon dont Léa se marre de ses gags un peu nul, on sent bien que la porte est ouverte. Le soleil tombe, les autres jouent de la guitare au coin du feux. Eux, la tête tournant un peu à cause des Coronas, ils se couchent dans l'herbe un peu plus loin pour regarder les étoiles. Elle pose sa tête sur son épaule. Mais soudain sa colocataire Caroline lui dit qu'elle veut rentrer. Paul n'ose pas lui offrir de la raccompagner, Léa n'ose pas dire qu'elle veut rester. Ils se font la bise en vitesse. Paul demande à Jean l'email de Léa "pour lui envoyer l'adresse d'un site dont ils avaient parlé". Le lendemain matin, ils passent deux heures ensemble sur MSN. Le vendredi, comme ils vont les deux au Paléo, Léa lui donne son numéro. "Dis moi quand tu arrives et je te rejoins peut-être avec mes potes" se transforme comme on peut s'en douter en "je peux te ramener, j'ai un casque un plus si tu veux pas attendre le train" à la fin de la soirée. Elle l'invite à monter boire un verre et ils passent la nuit ensemble.
Le lendemain, elle se demande s'il va la rappeler, lui se dit qu'elle a vraiment de jolis seins. Trois jours se passent avant qu'ils ne se croisent à nouveau à une inauguration de galerie d'art. Ils sont chacun avec leurs amis respectifs et assez froids envers l'autre. Elle se dit qu'il n'est plus attiré. Il se dit qu'elle se la joue franchement snob.
Le samedi suivant, ils se retrouvent dans la même boite de nuit. La musique et quelques whiskies coca lèvent vite les inhibitions et ils s'embrassent à pleine bouche jusqu'au moment où il lui glisse "le froti-frota, ça te suffi, ou je t'invite chez moi ?". Elle accepte l'offre et ils passent la nuit ensemble. Ca ne se passe pas super bien. Lui est stressé. Elle est un peu perplexe. Mais elle fini quand même par avoir un orgasme assez sympa, et elle adore son corps. Lui a le désagréable sentiment que ça ne collera jamais vraiment sexuellement parlant.
Le lundi, il évite d'ouvrir MSN. Le mardi, ils causent pendant une heure. Elle lui fait des allusions parlant de "la prochaine fois que tu viens chez moi", lui plaisante "qui t'as dit que je reviendrais prétentieuse ?". Elle se sent utilisée et bafouée. Lui trouve un peu pesant son insistance à lui envoyer des SMS du style "je vais au ciné ce soir avec Caroline, tu nous accompagne ou t'as trop peur de sortir avec 2 femmes? ;-)". Pour elle, on ne couche pas deux fois sans sentiments. Pour lui, coucher deux fois, ce n'est pas une habitude, c'est juste la répétition d'une expérience unique. Finalement, Paul accepte d'aller boire un verre avec Léa et sa bande, dont la charmante Sophia fait partie. Et comme Léa passe son temps au bras de Serges pour (se) prouver qu'elle n'a besoin ni de la présence ni du regard de Paul pour s'amuser, se dernier passe toute la soirée à parler tennis avec Sophia. Ils prévoient même d'aller se faire une partie le mardi suivant entre midi et deux. Dans trois semaines, ils feront d'ailleurs l'amour sous la douche du club. Léa, à ce même instant, sera en train de manger avec Paulo, le magnifique serveur de la pizzeria d'en face de chez elle, qui est en fait étudiant en architecture.
En fin d'année, le compteur sera de 3 relations suivies, 4 amantes occasionnelles (dont trois en parallèle pendant quelques semaines) et 6 relations d'un soir pour lui. Et 2 relations suivies, 6 amants occasionnels (dont 2 ex "incestueux" et une copine bi) et une relation d'un soir pour elle.
Ca répond un peu à ta question Maryline ?
PS: toute ressembalance avec des faits existants ou ayant existé... blah... blah...