je me sens en révolte contre mon Eglise

J'ai la foi et vous le savez. Mais je me sens de plus en plus exclue et rejettée et çà me révolte.

On m'a dit et je ne trouve aucune source que le pape aurait fait de nouvelles déclarations concernant la messe qu'il souhaiterait de nouvau dite en latin, avec le prêtre tournant le dos à l'assemblée...



Il aurait également reparlé du cas des divorcé qui ne doivent plus prétendre à la communion ou au sacrement.

J'ai décidé d'écrire à mon évêque en France et à lui dire toute ma révolte. Et je l'écris ici pour être sûre de le faire... et de ne pas laisser cette idée lentement tomber à l'eau.

çà me révolte, parce que quand je me suis mariée, j'aurais été une paria de l'Eglise si je n'avais pas reçu le sacrement de mariage. Je l'ai voulu de tout mon coeur par rapport à ma foi. Mon mari était âthé et se moquait ouvertement de la religion. Ce n'est pas la seule raison qui nous a séparée, mais il était à mon sens souvent sans respect dans ses propos par rapport à ma religion. Finalement je me trouve aujourd'hui pénalisée d'avoir voulu un sacrement religieux, alors que c'était lui le blasphémateur... Aurais-je dû supporter cela ?

J'avais déjà évoqué l'espèce de rebellion que je vis actuellement par rapport à mon Eglise. Au lieu de s'apaiser, elle grandit. Et quand je pense que l'on nous lit l'histoire de Marie-Madeleine, comme exemple de l'ouverture de l'Eglise à tous les pêcheurs.

Ne confond pas ta famille, ta terre, tes valeurs et tes traditions avec ce qu'en disent ton père ou le maire du vilage, c'est mon conseil.

Tu ne pourras probablement changer l'institution, qui a ses logiques propres. Et même si c'était le cas, qu'est-ce que ça ta'pporerait, mis à part le sentiment de victoire ? As-tu besoin de te sentir officiellement reconnue dans ta foi pour bien la vivre ?

En réalité c'est assez complexe. J'ai tout de même besoin de me retrouver un peu dans les dogmes. Enfin de vivre sereinement ma foi ou de façon épanouie. Et si je me sens rejetée de la communauté, avec le sentiment d'être quelqu'un de "mauvais"....çà m'est effectivement difficile d'être épanouie ou de m'y retrouver.

Si je prends l'exemple du village, c'est un peu comme la fille qu'on regarderait de travers et dont on se détournerait, que l'on empêcherait de fréquenter parce qu'elle semble légère... Tu vois ce que je veux dire ?

Je ne comprends pas le décalage entre le message de tolérance et d'amour des catholiques et cette façon particulièrement sombre de sélectionner les bonnes et les mauvaises brebis.

Personnellement je me fiche des dogmes et depuis mon divorce, j'ai communié plusieurs fois, me disant que c'est une histoire entre le Christ dans lequel je crois et moi... Mais malgré tout, je trouve tout cela révoltant. Je ne m'y retrouve plus.

tu as le sentiment que ton eglise a un discours d'acceptation de ce qu'elle considere comme la deviance mais qu'en meme temps elle n'accepte pas ce qu'elle considere comme ta deviance puisqu'elle te condamne et te punit pour avoir rompu un contract de mariage qu'elle considere comme un sacrement?
si ses paroles de tolerance ne trouvent pas d'echo dans sa pratique, je comprends en effet que tu sois en revolte contre son autorite.

Je te comprends bien. J'ai aussi entendu parlé de ce que tu évoques. Il y a encore le célibat de pretre et la non-ordination de femme dans le paquet.

Je sais pas tellement quoi te dire. Pour moi il est clair que je m'éloigne de plus en plus de cette Eglise, avec laquelle j'ai grandi, qui a fait et continue à quelque part de faire partie de ma vie, mais aussi dans laquelle je ne reconnais pas mes valeurs, qui s'y oppose meme très fort. Benoit XVI veut un retour aux sources, une Eglise qui ne transige pas sur ces valeurs et ses dogmes.

Et je comprends bien ta revolte. Et je suis sure que si le Christ pouvait donner son avis sur l'Eglise actuelle, il ne serait pas d'accord.

A part ça le message de tolérance peut beaucoup varier d'un lieu à l'autre. J'écoutais hier un reportage à la radio, je résume l'essentiel. A Zurich, à la gare, depuis 6 ans il y a une Chapelle dans la gare, ouverte à toute. Si on veut on peut aussi aller causer à des aumonier. Ce week-end un nouveau centre commercial ultra moderne vient d'ouvrir, aussi à Zurich et à l'interieur il y a aussi une chapelle interconfessionnelle. Meme principe.

Romanita a écrit:

Et je comprends bien ta revolte. Et je suis sure que si le Christ pouvait donner son avis sur l'Eglise actuelle, il ne serait pas d'accord.

Alors là, mot pour mot, nous avons le même discours.

Malheureusement, ici en Bavière (bastion de notre pape).... il n'y a pas de lieu où l'on fasse place à plus de tolérance...

hihihi a écrit:

tu as le sentiment que ton eglise a un discours d'acceptation de ce qu'elle considere comme la deviance mais qu'en meme temps elle n'accepte pas ce qu'elle considere comme ta deviance puisqu'elle te condamne et te punit pour avoir rompu un contract de mariage qu'elle considere comme un sacrement?
si ses paroles de tolerance ne trouvent pas d'echo dans sa pratique, je comprends en effet que tu sois en revolte contre son autorite.

Oui, je crois que tu as très bien résumé Hihihi !

Une amie vient de me sortir une très jolie formule;

Citation :

c'est pas grave qu'on croie pas en Dieu, parce que Lui, Il croit en nous

J'ai presque envie de reformuler: c'est pas grave qu'on ne passe pas partie de l'eglise, parce que Eglise, c'est nous.

Pour ce qui est de communier, en tant que chrétien, je ne peux que te donner ma bénédiction. D'ailleurs, par rapport au mariage, j'ai toujours vu un problème de logique fondamental dans la rhétorique officielle. Si le sacrement du mariage est éternel, je peux comprendre que le remariage ne soit pas possible. Mais s'il est éternel, le divorce n'a aucune signification. Donc on ne peut refuser la communion à quelqu'un sur un motif qui n'existe pas. Et si c'est parce qu'une divorcée est vue comme une femme infidèle... depuis quand Jesus a t'il refusé son amour aux pêcheurs ?

Pour moi, la loi principale est et reste: aime ton prochain comme toi même. Et quel père aimant refuserait d'inviter ses enfants à sa table ? Quel père aimant donnerait son pain, sa chair, à certains de ses enfants et pas à d'autres ? Les marchands du temples n'ont-ils pas lu ou compris la parabole de l'enfant prodigue ? VAS COMMUNIER ! Vas-y fièrement. Vas-y avec l'assurance de l'amour du Christ. Ce pain là n'est pas le leur. C'est ton choix d'y communier ou non, et je ne reconnais à personne le droit de te le retirer. Et saches que, si tu devais être materiellement empêchée de le faire, tu peux, théologiquement parlant, recevoir le droit de sanctifier toi-même le pain et le vin par la communauté. Un ami prêtre a déja consacré de nombreux laïcs pour de telles fonctions.


Cela étant, je comprends bien et je compatis à ton sentiment désagréable d'être rejetée des tiens alors que tu es convaincue d'être au moins aussi proche du message de base qu'ils ne le sont...

Excellente démonstration ! En effet !


C'est chouette de vous lire. Merci !

Je suis désolée pour toi et te souhaite d'arriver à trouver un équilibre serein.

Compte tenu de mon absence de conviction religieuse, j'ai du mal à me positionner, mais je comprends ta douleur et la déplore.