Peur de la mort ???

moi non plus je n'ai pas peur de la mort. Enfin parfois, la nuit lorsque je me reveille... mais sinon... non. l'espoir de revoir des personnes disparues et cheres à mon coeur ne doit pas être étrangeres à cet état d'esprit !

G.

moi j'ai très peur..
peur de ne plus être là pour ceux que j'aime...
peur de tomber malade....
ca m'angoisse terriblement.
je suis au comble du bonheur dans ma vie.. alors je me demande quelle tuile va me tomber dessus..

Quelle tuile va te tomber dessus ?

C'est obligatoire ? Mais pourquoi tu te poses cette question ?

Ca me fait bizzard de lire ça, comme si quelque part tu considérais que tu n'as pas droit au bonheur ou que tu le mérites pas ?

non je me dis que la roue tourne pour tous...

Je n'ai pas peur de la mort en soit, par contre savoir que je devrais laisser ceux que j'aime et que je ne les reverrais plus me fait très peur, la plus belle mort et celle ou tu t'endors le soir et te disant bonne nuit avec celui/celle que tu aimes et qu'il n'y pas de réveil le lendemain, par contre la mort ou on t'annonce ton départ pour dans 2mois et que tu as le temps de te voir partir je trouve que ça c'est vraiment l'horreur, mais le passage lui même ne me fait pas peur

J'ai franchement peur de la mort, parce que je ne me sens pas prêt pour l'affronter.

J'ai envie de mourir en paix avec moi-même et les autres. Pas forcément avec la certitude de savoir ce qui va m'arriver, ou aucun regret, voir mêmes quelques déceptions. Mais pouvoir me dire "voilà, on y va". Dire au revoir. Savoir, ou du moins imaginer que ceux que j'ai aimés sauront faire le reste du chemin sans moi. Mon grand-père, avant de mourir - je l'ai appris plus tard malheureusement - a regardé un crucifix, et à dit à mes parents "maintenant, c'est à lui de faire son travail". La dernière fois que je l'ai vu, il m'a pris la main et m'a dit "tu es un chic type tu sais". J'en pleure encore en l'écrivant. Mais quelle chance il a eu, de pouvoir me le dire. Quelle chance j'ai eue, de pouvoir l'entendre me le dire.

Je ne crains pas la crise cardiaque, le noyeau d'abricot qui reste coincé dans la gorge, la maladie rare ou le décès en tant que tel. Je ne suis pas un hypocondriaque ou un froussard. Ce qui me paralyse, c'est ce sentiment de n'être rien, si vite balayé. Quand j'entends "accident mortel sur la N1", j'imagine que ce gars, il y a 15 minutes, c'était moi, toi. Il vivait normalement et pensait à son week-end à venir. Sa femme est en train de faire le souper, qui ne sera jamais mangé, alors que son fils se réjouit de raconter sa victoire au match de foot à son père, qu'il ne verra plus. Quand je roule à vélo, et que je me dis qu'il suffit qu'un gars loupe un feu rouge parce qu'il est en train de règler son autoradio pour que je ne sois plus jamais là, ça me flippe. D'une seconde à l'autre, tu passe d'une personne avec de multiples rôles et facettes (cf. discussion sur ce sujet) à une masse de viande tiède. Quand je vole en parapente, que les voiles se croisent à faible distance alors que la hauteur de chute serait mortelle mais trop faible pour ouvrir un parachute de secours, que je n'ai pas, et que soudain je pense à mon fils, mon estomac se noue. Je crois que mon rôle de père a accentué ma peur à ce niveau. Avant, je me sentais libre de mourir. Je ne devais rien à personne. Là, je me sens le devoir d'aider mon fils à grandir.

Mon oncle est décédé à 40 ans, sa femme, 10 ans plus tard, à 45 ans. Ils avaient 5 enfants. Un pote à 22 ans. Les trois par un beau dimanche ensoleillé, où tout allait bien. Les 3 se sont sentis un peu mal, et sont décédés dans l'heure, d'une crise cardiaque ou d'une rupture d'anévrisme cérébrale. Une connaissance est morte de rire, au sens propre. Anévrisme cérébral aussi. Et quand j'ai eu un accident de voiture - choc frontal avec une voiture à contre-sens - ce n'était pas en rentrant du travail, sur la route des vacances, mais en Grèce, chez un pote, en allant faire de la plongée. Sans prévenir. Alors, non. Là, ce soir, je suis seul dans ma chambre, avec mon fils qui dort dans la sienne. Je ne désire pas que demain matin, quand il appelle "papa, vient me chercher dans mon lit !", un corps froid et dur soit couché sur ce clavier. Et je ne pense pas que ce sera demain la veille que j'accepterais que l'on prive mon fils de son père.

Alors oui, j'ai un vertige quand j'imagine un monde qui tourne sans moi. Une révolte infinie quand je me dit que, si je meurt aujourd'hui, mon fils n'aura de moi, dans 10 ans, que de très vagues et rares souvenirs de moi, et qu'il ne saura pas vraiment s'il se souvient de mon visage pour de vrai, ou seulement via les photos. Je ne peux pas accepter ne pas le voir grandir, de ne pas être à son premier jour d'école, ou son dernier jour d'université ou d'apprentissage. De ne jamais rencontrer la mère de ses enfants et ses enfants, s'il en a un jour.

Je vis avec cette crainte. J'essaie d'être heureux, chaque jour, d'avoir échappé au pire. Mais je ne suis pas dupe. Des morts stupides arrivent tous les jours. Rien ne peut m'en protéger. Peut-être même que le fait d'écrire sur des forums est une tentative de faire survivre une partie de moi en cas de décès "prématuré". Tentative absurde, pathétique, je m'en rends compte. Mais je me sens si petit face à 'immensité du monde.

Dans "the hitchiker's guide to the gallaxy" je crois, l'auteur parle d'une machine qui rend fou. C'est simplement un écran où tu te vois depuis dessus, en gros plan, et qui fait un long mais interminable zoom arrière: toi, la pièce dans laquelle tu es, le batiment, le quatrier, la ville, le pays, continent, planète, système solaire, galaxie, etc, etc, etc, etc...

Comment ne pas craindre de ne plus être rien, alors que le peu que nous sommes est déja aussi insignifiant ?

Hobbes ton texte est très beau .. et je me raproche aussi de ton point de vue .. au niveau de ma fille ...


mais quoi qu'il se passe nous arrivons les pieds devant et nous repartons de même ..... alors l'entre deux vivont le mieux possible !!!


peur de mourire de rire oui .... ))

caja a écrit:

(...)quoi qu'il se passe nous arrivons les pieds devant et nous repartons de même

Moi je suis arrivé la tête en premier, ça veut dire que je vais finir décapité ?

Je n'ai pas peur de la mort, mais j'ai peur de mourir.

Je trouve également ton texte très beau Hobbes
C'est aussi ce qui me fait peur, je ne crois pas avoir vraiment peur de la mort en tant que telle....
Mais je crève de trouille à l'idée que je ne pourrais peut-être pas mener mes enfants jusqu'à leur indépendance totale, leur avoir apporté tout ce dont je pense qu'ils aient besoin, n'avoir fait mon "boulot" qu'à moitié.
Imaginer leur détresse, si du jour au lendemain leur père ou moi disparaissait.
J'essaie de ne pas y penser, enfin pas trop, quand ça m'arrive de penser à la précarité de la vie, à ce qui peut changer en une fraction de seconde c'est comme si j'étais dans un trou noir.

[quote="Théa"]Je trouve également ton texte très beau Hobbes
C'est aussi ce qui me fait peur, je ne crois pas avoir vraiment peur de la mort en tant que telle....

Citation :

Moi aussi et je l'ai lu en entier

Citation :

Mais je crève de trouille à l'idée que je ne pourrais peut-être pas mener mes enfants jusqu'à leur indépendance totale, leur avoir apporté tout ce dont je pense qu'ils aient besoin, n'avoir fait mon "boulot" qu'à moitié.
Imaginer leur détresse, si du jour au lendemain leur père ou moi disparaissait.

Je vous rassure vos enfants, nos enfants peuvent y arriver sans nous. C'est un soucis normal et naturel mais nous ne sommes pas aussi indispensable que ça et puis l'essentiel nous l'avons transmis sous forme de petite flamme intérieure en eux. C'est comme ça que je le vis.

Pour ce qui est de laisser une trace, Hobbes, n'oublie pas lui dire ton pseudo !!!!

Sérieusement, je suis comme toi mais j'écris un journal.

J'ai retrouvé celui de ma mère et c'est un cadeau magnifique pour moi

Pour être honnête, je ne pense pas que ma crainte de la mort soit crée par la crainte de vori mon fils désemparé sans moi. Je n'ai connu aucune de mes grand-mères, elles ne m'ont pas manquées. Ma cousine avait 5 ans quand son père est mort, 15 quand sa mère est décédée. Ce n'a pas été facile, mais elle s'en tire très bien.

Je crois que c'est un bouillonnement bien plus égoïste, primal, hargneux. Le ressentiment de la mort comme une agression inacceptable, un non respect violent de mon intégrité physique, de ma volonté, de mes plans d'avenir. Je suis un peu au "stade de rejet" face à la mort comme on peut être à ce stade face au handicap ou à la mort d'un autre. J'espère arriver à l'acceptation avant le jour fatidique... mais je ne suis pas certain d'arriver au premier avant le second ;-)

Oui, j'ai peur de mourir, essentiellement parce que j'aime la vie, j'aime ma fille et j'ai peur d'être séparée d'elle !

Avant d'avoir Lou-Ann, je n'avais pas peur, tellement de personnes sont mortes autour de moi souvent très jeunes, que j'étais "blasée", de toute façon il faut bien mourir un jour !

Par contre, si je dois mourir jeune, je préfèrerais une mort violente, celle que tu ne vois pas venir :oops: